Direction Helsinki, où notre équipe s’est envolée pour célébrer les 90 ans d’Artek. Trois jours d’immersion dans une culture où le design est à la fois fonction et émotion. Retour sur ce voyage, qui a coup sûr vous fera aimer la lumière du Nord et la douceur du bois...




UN SHOWROOM COMME POINT DE DÉPART
C’est au cœur d’Helsinki que commence notre périple, dans le tout nouveau flagship Artek. Deux étages baignés de lumière, où cohabitent pièces
iconiques, nouveautés et collaborations finlandaises (Marimekko, était là). Le lieu a tout d’un showroom, mais il incarne surtout l’ADN d’Artek : un pont entre l’usage,
l’émotion et la culture.
Nous y avons rencontré Marianne Goebl, Managing Director d’Artek, qui nous a transmis la vision d’Alvar Aalto, le co-fondateur de la marque :
« Le rôle de l’architecte est de créer un coin de paradis sur Terre. »
- Alva Aalto -




DONNER UNE SECONDE VIE AU DESIGN
Notre itinéraire nous mène ensuite chez Second Cycle, une initiative précieuse d’Artek consacrée à la récupération
et à la remise en circulation de mobilier d’époque. Pas de relooking tape-à-l’œil ici : les traces du temps sont assumées, voire célébrées. Chaque pièce porte en elle une histoire et c’est
justement ce qui en fait sa beauté.
Cette démarche souligne non seulement la vision d’un design intemporel portée par Artek, mais incarne aussi un geste concret pour une consommation plus
responsable et respectueuse de l’environnement.
DANS LES COULISSES DE LA FABRICATION


Le cœur battant de la production se niche dans le village de Littoinen. Ici, tout commence par un arbre : le bouleau finlandais, sélectionné avec soin, séché lentement puis travaillé avec rigueur.
Dans cet atelier à taille humaine, le geste artisanal cohabite avec une robotisation mesurée. Certaines tâches répétitives ont été confiées à des machines, libérant les équipes sur des étapes les plus délicates et gratifiantes.
Cette répartition du travail reflète l’une des valeurs fondatrices de la marque : l’humanisme. Ici, la technologie ne remplace pas l’humain, mais le soutient.




PAIMIO SANATORIUM : L’ARCHITECTURE COMME SOIN
Parmi les moments les plus marquants du voyage : la visite du Sanatorium de Paimio. Construit entre 1929 et 1933, en pleine épidémie de tuberculose,
ce bâtiment planté au cœur d'une forêt de pins est bien plus qu’un centre médical : c’est un manifeste d’architecture humaniste.
Pensé pour favoriser la guérison par l’air, la lumière et le silence, chaque détail y est pensé avec une minutie bouleversante : du mobilier en bois plutôt que du métal, des chaises conçues pour améliorer la respiration, des luminaires qui ne retiennent pas la poussière, des lavabos inclinés pour éviter les éclaboussures...



DANS L'INTIMITÉ D'AALTO : MAISON & STUDIO
Parce qu’il n’a jamais travaillé seul, l’œuvre d’Alvar Aalto porte l’empreinte essentielle de ses deux compagnes, toutes deux architectes. Avec Aino Aalto, sa première épouse, il cofonde Artek et conçoit certaines de ses pièces les plus emblématiques. Après le décès d’Aino, Elissa Aalto, sa seconde épouse, poursuit leur travail commun et reprend la direction du studio. Le rôle déterminant de ces deux femmes dans l’histoire du bureau Aalto mérite aujourd’hui d’être pleinement reconnu.
La maison reflète cette idée d’interpénétration entre l’intime et le professionnel. Le studio, accessible depuis le salon par une simple porte coulissante, accueillait à ses débuts toute l’équipe de l’architecte (jusqu’à 30 collaborateurs). Les espaces sont à taille humaine, ouverts sur le jardin, baignés de lumière naturelle soigneusement orientée. Les matériaux sont simples, accessibles, parfois bruts.



